frédéric houvert // mise en demeure

9 février  icon-arrow-circle-right  23 mars 2013

Si, chez Frédéric Houvert, les médiums varient (peinture, sculpture, photographie et dessin), l’ornement, lui, reste l’élément central de sa pratique artistique. Les motifs, toujours d’origine végétale, nous rappellent la relation intrinsèque des arts décoratifs et des Beaux-Arts au cours de l’Histoire. Synonymes d’ordre et de perfection de l’Antiquité à la Renaissance, révélateur de la maitrise des matériaux et de la technique de l’artiste, les ornements se plient à une organisation rigide. Si, dans les peintures de l’artiste la puissance esthétisante des motifs est bien présente, la rigueur de la composition, quant à elle, a laissé place à un agencement complexe. L’ordre premier est effacé révélant alors un chaos apparent, tirant ainsi le sujet floral vers l’abstraction. Feuilles et fleurs se dissolvent à travers la superposition des motifs et leur matérialité même est remise en question. Cette dernière semble d’ailleurs se désagréger sur la toile. La douceur des couleurs pastelles prenant place en arrière-plan, entraine l’œuvre vers un sentiment d’intemporalité. Modernité et tradition s’étreignent par le biais du traitement des motifs, qui ne sont pas sans rappeler ceux des intérieurs bourgeois dont le faste premier se trouve quelque peu décati. Pour l’historien d’art Aloïs Riegl, l’ornement n’est pas un simple accessoire que l’on peut réduire à sa forme élémentaire. Il n’est rendu possible dans sa création que par « la volonté d’art » (Kunstwollen), en transcendant la réalité par l’acte artistique. C’est dans ce sens que doit être perçu le travail de Frédéric Houvert, comme une manipulation perpétuelle de la réalité à travers la figure des motifs, permettant ainsi l’ouverture à d’autres formes d’existence : celles de l’esprit.

Clothilde Morette


 icon-paperclip comuniqué de presse

Prochainement / Frédéric Houvert à la Chapelle des Calvairiennes

10 ans de sabotage • concert • françois virot • vendredi 15 février 2013 • 5 euros • 19h

“En plus de la musique en solitaire, guitare en bois sur les genoux, il joue (très fort) de la batterie avec son frère Charles dans un trio pop noise balistique qui s’appelle Clara Clara, invente des side-projects mirifiques et passe le plus clair de son temps sur la route à faire léviter les audiences au fond des caves et à vendre une de ses 17839 démos emballée et scotchée à la main pour l’occasion.”