8 avril 7 mai 2000
Pour la galerie Interface, j’ai conçu une intervention qui met en relation l’espace physique de l’appartement et une projection possible de cet espace sur le mental d’un individu.
Dans l’entrée, à gauche, un couloir grillagé part à 60 cm du mur et pénètre en ligne droite dans la chambre, qu’il traverse pour s’arrêter à 50 cm du mur du fond. Le couloir épouse parfaitement la forme de la porte qui a disparu; c’est maintenant le parcours obligé pour aller et venir de la chambre au reste de l’appartement. Il obstrue en outre l’entrée de la salle de bain.
Dans le salon, un autre couloir, en tôle ondulée celui-là, encadre la fenêtre et se projette sur le mur d’en face, coupant ainsi la pièce en deux. Il est surélevé à 70 cm du sol, on peut donc y accéder par en dessous. Sur un mur de la cuisine, un plan gravé sur altuglas représente la nouvelle configuration de l’appartement.
Ces constructions métalliques semblent avoir une fonction précise tant elles collent au lieu. Mais tout en permettant une lecture accrue de certains éléments de l’architecture — porte, fenêtre, couloir, lumière — elles contraignent le corps dans ses déplacements et limitent l’utilisation de ces éléments. Par cette intrusion, l’appartement n’est plus à habiter mais à parcourir. On ne peut donc plus restreindre l’oeuvre aux deux pièces décrites ci-dessus, mais à l’instar du nouveau plan des lieux, qui ne différencie pas la structure existante de l’agencement rapporté, on considèrera désormais en tant qu’oeuvre l’appartement tout entier.