6 DÉCEMBRE 2003
17 JANVIER 2004Tout a commencé par ce courrier de Patrice Ferrari auquel était joint un billet de vingt francs, envoyé spontanément à des artistes de la scène contemporaine. Pour reprendre les termes de François Bazzoli1, « il se trouvera toujours un artiste un peu poète, un plasticien plus impécunieux que nous, un tenant convaincu de l’art pour l’art, un pur et dur de dur pour nous prêter une oreille attentive. Une lettre circulaire, quelques adresses choisies avec discernement, quelques timbres au taux légal d’affranchissement, une idée on ne peut plus “art contemporain” (qu’en est-il de la valeur de l’art s’il n’a pas de valeur, surtout vu depuis les étables du Brionnais le plus profond ? par exemple), et le tour est joué. »
François Bazzoli, conférencier, critique et historien d’art, professeur à l’Ecole d’art de Marseille-Lumigny et à l’Ecole nationale de la photographie d’Arles, séduit par le concept proposé par Patrice Ferrari, est le parrain de l’exposition.
Listes des artistes impliqués (en gras les artistes sélectionnés pour l’exposition) : Luc Adami, Georges Adilon, Fanny Adler, Corinne Albrecht, Jean-Luc André, Dominique Angel, Philippe Assalit, Enrico Baj, Georg Baselitz, Patrick Bastardoz, Didier Bay, François Bazzoli, Ben, Stéphane Bérard, Stéphénie Bergman, Alain Bernardini, Claude Bernes, Gianni Bertini, Jean-Pierre Bertrand, Vincent Bioulès, Julien Blaine, Jacky Borsycki, Jean-François Bory, Etienne Bossut, Boud, François Bouillon, Philippe Boutibonnes, Stéphane Braconnier, Jean-Yves Brelivet, Rémi Breton, Jean-Marc Brugeille, Mark Brusse, Frédéric Buisson, Yves Buraud, Damien Cabanes, Louis Cane, Casseurs de pub, Philippe Cazal, Georges Cazenove, André Chabot, Marc Camille Chaimowicz, Laurent Chardon, Max Charvolen, Philippe Charvolin, Paella Chimicos, Sylvie Chuteau, Claude Closky, Christine Coënon, Patrick Cohen, Michel Collet, Christine Crozat, Daniel Daligand, Guy Dallevet, Luis Da Rocha, Christian Dejeux, Virginie Dejeux, André Delalleau, Jean-Louis Delbès, Patrick Delévo, Fabrice Delldongo, Pascal Delorme, Jean-Pierre Demaux, Nadège Demont, Raymond Depardon, Gilbert Descossy, Didier Dessus, Frédéric Diart, Gérard Didier Jean, Kim Dien Phan, Braco Dimitrijevic, Marcel Dinahet, Dindon, Charles Dreyfus, Patrick Duczman, Nicole Dufour, Daniel Dumaret, Jean Jacques Dumont, Jean Dupuy, Mohamed Elbaz, Errò, Jan Fabre, Isabelle Faccini, Bernard Faucon, Philippe Favier, Remy Fenzy, Marc Ferrante, Patrice Ferrari, Esther Ferrer, Jean Ferrua, Christian Ferry, Bernadette Février, Odile Fix, Jean-Louis Flecniakoska, Fred Forest, René Francisco, Marie Frécon, Margot Frénéa, Katrin Gattinger, Jean-Baptiste Gaudin, Dominique Gauthier, Christiane Geoffroy, Jochen Gerz, Paul-Armand Gette, Pierre Ginet, Charles Gouvernet, Toni Grand, Roger Groslon, Bruno Guigantil, Marie-Ange Guilleminot, Didier Guth, Bachir Hadji, Bernard Heidsiek, Thomas Hirschhorn, Joël Hubaut, Véronique Hubert, Christian Jaccard, Jean & Claude Januel, Christian Jeanparis, Jean-Marc Jennet, Rolf Julius, Michelle Knoblauch, Arnaud Labelle Rojoux, Pierre Lacôte, Marie Jo Lafontaine, Bernard Lallemand, Anne Lanco, Michel Lanco, Eric Laniol, Estelle Laniol, Matthieu Laurette, Jean-Claude Lavaud, Bruno Lavelle, Jean-Jacques Lebel, Ange Leccia, Hervé Leforestier, Claude Lévêque, Miller Levy, Sol LeWitt, L.F., Guy Limone, Jean-Claude Loubières, Henri Maccheroni, Pierre-Yves Magerand, Eric Maillet, Paul Marandon, Cédric Marchal, François Martin, Vincent Marziali, Mathieu Mercier, Annette Messager, Jean Messagier, Gilles Meunier, Michiko, Enzo Minarelli, Jean Miotte, Miss Tic, Eve Morcrette, Momo, Youri Mornay, Jean-Claude Mougin, Claude Moyen, Georges Nadra, Olivier Nerry, Philippe Nesme, Abilio Neves, Philippe No, Edouard Nono, Eveline Noviant, Yoko Ono, Dennis Oppenheim, Marie Orensanz, Jean Jacques Palix, Panamarenko, Jean-Luc Parant, Cécile Paris, Eric Pasquiou, Julia Pastor Lloret, Mathias Pérez, Thierry Pertuisot, Gérald Petit, Serge Pey, Jean-Paul Philippe, Ryszard Piegza, Ernest Pignon Ernest, Nicolas Pincemin, Serge Plagnol, Peggy Pocheux, Jérôme Pochoy, Jacques Poli, Gaël Pollin, Antje Poppinga, Etienne Pressager, Paul Quenson, Alain Quesnel, Patrice Quéréel, Nathalie Quintane, Slimane Raïs, Philippe Ramette, Sandrine Raquin, Patrick Raynaud, Olivier Rebufa, Damien Reynaud, Gilles Richard, Les Riches Douaniers, Pipilotti Rist, Jean-François Robic, Dorothea Rockbrune, Germain Roez, Thierry Rouyer, Patrick Sainton, Jacqueline Salmon, Jean-Michel Sanejouand, François Sénéchal, Dominique Sidoit, Sylviane Sidoit, Véronique Sidoit, Vladimir Skoda, Alain Snyers, Hélène Sorbé, Marie-Haude Steyert, Ernest T., Taroop & Glabel, Gérard Titus-Carmel, Toc, Bernard Thomas, Véronique Tornatore, Maxime Touratier, Didier Trenet, Céline Trouillet, Tatiana Trouvé, Brenda Turnnidge, Henri Ughetto, Cecilia de Varine, Felice Varini, Arnaud Vasseux, Vladimir Velickovic, Valentine Verhaeghe, Véronique Verstraete, Jean-Louis Vila, Sylvie Villaume, Jacques Villeglé, Marie Vindy, Karine Vonna, Jan Voss, Karin Weeder, Lawrence Weiner, Simon Welch, Albert Wirtz, Piotr Wojcik, Christian Xatrec, Christian Zeimert, David Zérah, Philippe Zunino, 2F10B
Xn Éditions, Paris – Aurélie Geslin
Xn éditions existe depuis deux ans. Toute son activité tourne autour de la production de multiples d’artistes. Chaque année, un nombre restreint d’éditions voit le jour en raison de la diversité des projets et des techniques utilisées. Aucune contrainte n’est imposée : l’artiste et Xn se donnent une totale liberté dans le projet et sa réalisation. Encourageant ainsi des échanges entre les artistes et des savoir-faire artisanaux et industriels. En dehors de tout impératif de programmation, Xn se plait dans un travail minutieux de recherche, de fabrication et entretien une relation de proximité avec l’artiste. Sans visibilité (espace/galerie) Xn tient particulièrement à la relation qu’elle établit avec ses collaborateurs/distributeurs. Dans cet esprit d’échange des co-éditions sont en cours.
Multiples d’artistes de : Isabelle Lévénez, Erwin Wurm, Madeleine Berkhemer, Anne Ferrer, David Artaud & Xavier Veilhan
Stock Zéro – Philippe Zunino
Stock Zéro s’inscrit dans la continuité du projet initial Bibliobus Avis de Passage qui s’est développé en 2002 avec la collaboration du Centre d’art Contemporain d’Albi Cimaises & Portiques, du CNEAI Chatou, ODDC Côtes d’Armor, et du Parc St Léger Centre d’art Contemporain Pougues les Eaux.
Le commissariat général est assuré par l’artiste Philippe Zunino, Le fonds Stock Zéro, après avoir été accueilli durant toute l’année 2003 par la BOX/Ecole des Beaux-Arts de Bourges, circulera dans des écoles en Île de France durant toute l’année 2004 sur l’initiative de l’association Murmures de Quartier Auvers sur Oise.
Ce fonds regroupe actuellement 200 œuvres pour la plupart des multiples d’artistes, mais aussi des éditions limitées, VHS, CD audio, affiches, marques page etc…toutes ces œuvres sont destinées à la consultation sur place ou au prêt.
Ce qui sous entend ce projet, ce sont les idées de liberté et de plaisir, tenter une échappée, une sortie des territoires et des pratiques culturelles cloisonnées, jouer avec l’inatendu, la surprise, éliminer la pesanteur des intermédiaires entre l’art et sa réception, Cela n’est pas sans conséquences sur la forme des œuvres retenues, elles sont petites, légères, se prêtent, se donnent ou s’emmènent chez soi de leurs déplacements, du jeu, du glissement, de l’instantanéîté, nait le sens. Les incursions brèves, où l’engagement de la pensée se manifeste très souvent avec humour, ne manquent pas de se révéler subversives par rapport au statut de l’oeuvre d’art, de son usage, et de la société qui l’inspire.
Pierre Luc Darnauld
Galerie des multiples, Paris – Gilles Drouault & Mathieu Mercier
Nous avons créé, en novembre 2002, la galerie de multiples avec l’idée que le public amateur d’art contemporain, ces dernières années, ne cessait, pour le meilleur et pour le pire, de croître. Pour le pire parce que cet intérêt pour l’art contemporain accompagne son absorption par l’industrie du divertissement. Rien de nouveau, c’est vrai, mais une amplification du phénomène. Surtout, dans ces nouvelles productions divertissantes, ce ne sont plus, comme dans la tradition moderne, les œuvres qui sont spectacularisées, c’est le public. Les œuvres ne sont plus qu’un élément du décor dont le public est le véritable spectacle. En d’autres termes : Si, depuis toujours, les œuvres d’art ont illustré directement les mythes du pouvoir, aujourd’hui, où les mythes ont disparu depuis beau temps et les grands récits été abandonnés, les œuvres d’art n’ont plus à en témoigner ni à les illustrer. (Importe encore, toutefois, la capacité des œuvres d’art à illustrer non plus la légitimité du pouvoir mais sa puissance ; pour ce faire, c’est un des enseignements de l’art du 20e siècle, leur valeur d’échange suffit ; leur signification, c’est à dire leur valeur d’usage, n’est plus nécessaire). Le danger, il est vrai, ne concerne que ceux pour qui l’art n’a pas seulement une valeur d’échange mais une valeur d’usage aussi, et un devenir qui n’est pas nécessairement décoratif. Pour le meilleur, parce que l’art n’étant pas, et n’ayant jamais été, au dehors de la société, il peut gagner à voir sa pratique mieux reconnue dans l’ensemble des usages sociaux. (Un philosophe pressé déclarait il y a quelques années dans une revue d’art contemporain : « L’art n’est pas l’exact reflet de la société mais il n’est pas non plus totalement au dehors de celle-ci. » Contradiction souvent assénée dans le milieu de l’art et lourde de conséquence dans la confusion qui parfois y règne. Qu’on nous permette donc une modeste correction : « L’art n’est pas l’exact reflet de la société parce qu’il n’est pas au dehors. »). Nous croyons donc discerner un public nouveau, curieux, attentif, connaissant l’art contemporain sans posséder les moyens financiers nécessaires à l’acquisition d’œuvres ; qui, entre l’affiche du musée et la pièce unique, n’a pas de solution pour créer un lien quotidien avec une œuvre. On pourrait, facilement, ne pas s’en émouvoir, penser que la question des collectionneurs n’est pas à poser en terme de nombre mais en terme de qualité d’acquisition. Mais nous pensons que la principale instance de production de l’art est la collection . De ce point de vue, multiplier les possibilités de collections, c’est élargir l’instance de production de l’art, l’obliger à accueillir, dans son processus, de nouvelles unités de production. (Dans ce sens, nous pourrions parler d’une démocratisation de l’art. Notion, néanmoins, largement pondérée par deux faits. D’une part, une collection de multiples, quelle que soit sa qualité, n’a pas le prestige d’une collection de pièces uniques. D’autre part, ne sont prêtes à acquérir des multiples que des personnes connaissant déjà l’art contemporain. Le fait de rendre des œuvres plus accessibles accroît le nombre de collectionneurs, pas nécessairement le nombre d’amateurs d’art – du moins pas directement). Rien d’utopique dans cet espoir de voir s’accroître et se renouveler (même très modestement), le nombre de collectionneurs ; il ne s’agirait, pour la France, que de rattraper son retard. En Allemagne, en Belgique, en Hollande, il existe davantage de collectionneurs privés aux profils très divers et dont la relative modestie des moyens, parfois, ne limite pas la clairvoyance et la pertinence des collections. Et puis, il est une autre idée qui nous séduit et nous a portés, aussi, à réaliser notre projet. La réactualisation de questions liées à la reproductibilité, à la multiplicité et, a contrario, à l’unicité et à la raréfaction (parfois) volontaire de l’œuvre d’art, n’était pas pour nous déplaire.