WK8P2 et autres lieux // katharina schmidt

30 janvier  icon-arrow-circle-right  6 mars 2010

Le travail de Katharina Schmidt prend régulièrement pour point de départ l’analyse de l’aménagement d’un territoire, d’une ville ou d’un quartier. En décryptant ce nouvel environnement, l’artiste pose son regard sur des architectures remarquables (Les unités d’habitation de Le Corbusier) ou plus triviales (un centre commercial de Marseille). Sa démarche s’appuie sur une pratique du dessin et de la peinture qui embrasse des formes aussi diverses que des figures stylisées, formes géométriques issues de l’architecture ou symboles évoquant l’univers du graphisme industriel ou publicitaire.

De 1997 à 2005, Katharina a fait parti du collectif Stadt im Regal. Au sein de ce groupe, elle a été amené à travailler dans des lieux aussi divers d’un parking sous terrain. Pour son exposition à Interface, elle réactive un travail de collecte effectué dans un immeuble en Allemagne. Celui-ci fut réalisé en 2003 dans le cadre du projet WK8P2ABBAU/Ville dans une étagère mené avec le groupe berlinois. Les artistes avaient été invités à suivre et à réagir autour de la démolition d’un immeuble situé dans une région défavorisée d’Allemagne de l’Est (Hoyerswerda). Katharina a pensé son projet WK8P2 Oberflächenarchiv / WK8P2 archive des surfaces comme un travail d’archivage des derniers témoignages de la présence des habitants dans ce bâtiment. WK8P2 était l’indicatif de l’immeuble. Au total, une série d’environ 250 frottages ont été tirés de surfaces diverses (papier peint, carrelage, vitres). Encadrés, ces traces viennent se superposer au papier peint dont les motifs sont issus de dessins réalisés à partir d’un ensemble architectural majeur des années 70, la Grande Motte. D’abord réaliste, le motif est ensuite stylisé. En misant d’avantage sur l’infime que sur l’effet, comme le souligne si justement Guillaume Mansart, Katharina Schmidt parvient à tracer avec justesse les lignes de construction du monde.

Invitée, l’an dernier par RLBQ (Marseille), Katharina Schmidt s’est intéressée au centre Bourse, un « monument » singulier et révélateur de l’empreinte architecturale des années 1970 à Marseille. Le résultat de cette invitation s’est matérialisé sous forme d’édition. Véritable espace à part entière, à travers une série de planches à l’aquarelle reproduites en double pages, « ce livre permet de souligner le caractère accumulatif et séquentiel de la série, exacerbant la nature ambiguë de ces images, qui empruntent simultanément au registre du document et à celui de la marine, entre archive du patrimoine architectural contemporain et coffee-table book1 ».

icon-mail-forward site de l’artiste

 

 

  1. extrait du texte de Camille Videcoq  (back)